Je
serais marathonienne, je dirais que je viens de taper le mur au 40ème
kilomètre. Je ne suis pas marathonienne mais j'ai repris mes études.
Et je viens de taper le mur.
D'ordinaire,
lorsque des échéances importantes approchent je suis shootée à
l'adrénaline, je stresse et je bosse comme une dingue. Là, il ne se
passe rien. Je ne me sens pas prête et il ne se passe rien. Pas de
stress. Pas d'envie de bosser. Pas d'envie. Rien.
Reprendre
ses études en cours du soir – du samedi – des vacances c'est
bien car ça permet de concilier avec une vie professionnelle et sa
vie personnelle. Sauf que forcément, c'est plus long, surtout quand
on vise un Bac +5 (non mais quelle idée!).
Donc
étudier, prendre le train, habiter à plusieurs endroits, faire en
sorte que cela fonctionne du mieux possible, gérer le quotidien,
faire bonne figure, voir le bon côté des choses, tirer le positif
même quand c'est moisi, ne pas se laisser abattre. Objectivement, mes conditions de vie
matérielles sont plutôt bonnes. Et il paraît que j'ai la joie de
vivre. Et puis après tout,
personne ne m'a forcé à reprendre mes études que je sache. Et en plus, j'ai une sainte horreur de la plainte compassionnelle, des "oh ma pauvre" et autre joyeusetés. Donc du coup, de quoi je me plains ? Et ce qui est terrible, quand tu as réussi mieux que bien jusque là, c'est que tes doutes ne paraissent pas ou plus légitimes. Pourquoi douter puisque jusqu'à présent tu as sacrément bien réussi?
Je
n'avais jamais mesuré à quel point ce qui est fou peut rapidement
devenir ordinaire. J'ai une vie de dingue et c'est devenu mon
ordinaire. Donc du coup, pourquoi chouiner puisque j'ai une vie
ordinaire ? Alors, j'avance. Sauf que là, point de saturation
atteint. Ça coince à tous les étages et mon corps me fait la
gueule.
Oh
bien sûr, je vais repartir et aller au bout. Après tout, je n'ai
plus qu'un examen et un mémoire à écrire et soutenir. C'est
presque rien au regard du chemin déjà parcouru. Presque rien.
Le
p'tit cheval dans le mauvais temps…
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