jeudi 19 décembre 2019

Le prix de l'indépendance

J'imagine que cela ne vous a pas échappé, si vous me suivez sur Twitter : depuis septembre, j'ai décidé de me lancer et je me suis installée à mon compte. J'ai trouvé un local en partage et j'ai accroché ma plaque "Serval Frayer, Psychologue du travail, uniquement sur rendez-vous"...
 
Je me pisse dessus de trouille et de doute environ... plusieurs fois par semaine voir chaque jour.
Pourquoi m'installer à mon compte? Quitte à bosser largement plus de 40h par semaine autant que cela me rapporte plutôt que d'être salariée et que ça rapporte à la boite qui me salarie. 
Et aussi "le respect des process" j'en peux plus. Je veux pouvoir bosser avec rigueur, créativité, spontanéité et en fonction de chaque personne accueillie, de ses spécificités et singularités. 
 
Je veux être MOI dans mon exercice professionnel. 


vendredi 12 juillet 2019

Tristesse

Je ne sais pas pourquoi, ce soir j’écoute Barbara. Ou plutôt si. Parfois je m’autorise à la laisser sortir. De préférence la nuit et quand je sais que je n’ai rien de prévu le lendemain car la nuit va être rude. Ma compagne roulée en boule bien serrée au fond de moi : la tristesse.

Mélancolie, chagrin, souvenirs, déprime, douleur, peine… On y met les mots que l’on veut. Pour moi, c’est tristesse.

Je vois presque les personnes qui me connaissent s’étonner. Comment ça la tristesse ?! Tu es à l’opposé de la tristesse enfin ! « Comment tu vas ? » ... Je ne me vois pas répondre « je suis triste aujourd’hui », c’est encombrant la tristesse. Pour soi et pour les autres. Qu’est-ce que vous voulez en faire ? Alors, je ne vois que le reste, la plupart du temps : le beau, le bon, le drôle, l’agaçant, l’enthousiasmant. Bref, tout ce qui fait la vie !

jeudi 9 mai 2019

"Porteuse de projet" ou comment j'ai décidé d'envoyer mon statut de salariée par dessus les moulins

Le travail est au centre de nos vies. Tout le temps, chaque jour, on en entend parler : les chômeurs, les travailleurs, les précaires, les fonctionnaires, les grands patrons, les besogneux, les glandeurs, les générations X – Y ou les Millénials, les intérimaires, les planqués, les abimés… Bref, chaque jour ça cause « travail ».

Depuis fin décembre, je suis « chercheuse d’emploi »… Mon CDD c’est terminé et vu ce qu’on me proposait j’ai dit merci mais non merci. J’ai adoré accompagner des personnes en bilans de compétences. J’ai kiffé accompagner des détenus dans l’élaboration de leur projet professionnel à la maison d’arrêt. J’ai trouvé insupportable la pression, les reproches, être pressurisée sans fin alors que je suis une bosseuse et que je fais bien mon taf. 130 km/j, moins de 1500€ de salaire net et une absence totale de reconnaissance de mon employeur. J’ai dit non à un renouvellement de contrat. Et cela n’a pas été de gaîté de cœur.

lundi 25 février 2019

Brève du petit matin

Il y a des moments comme ça où, à 6h du matin, tu lis une soixantaine de signes et où la prise de conscience te percute façon TGV lancé à 300km/h. Ton cœur descend en chute libre dans ton estomac, tu prends un coup de chaud dans le visage et un coup d'arctique dans tout le reste du corps. Ça bourdonne dans tes oreilles et tu as une sensation de flottement, de perte de contact avec ton environnement. C'est là que ce foutu poing de la vie te tord le bide à t'en couper le souffle.
Le klaxon du camion te sort du rien et te reconnecte au réel. 
Ça a juste duré quelques secondes. 
Tu recommences à fonctionner mais quelque chose a changé, c’est déplacé. 
C’est peut-être ton cœur ou ta conscience mais le miroir t’a été tendu. Tu ne peux plus faire comme si de rien n’était. 
Pourtant si. 
Je voudrais pouvoir dire que je vais agir, tracer LA ligne dans le sable, dire « ça suffit » ou que sais-je encore… Mais non. 
Je suis lâche. 
Je remets posément mes œillères, un peu de poudre, un soupçon de rouge à lèvres et mes talons. 
Lève la tête ma fille et dépêche-toi ! Tu vas rater ton train. 
Faisons comme si, comme si de rien n’était…