lundi 28 septembre 2015

Pour quelques euro de plus

Ça a commencé par quelques tweets concernant un blog d'une mère qui aurait hypothétiquement déscolarisé sa fille Lina, pour en faire une bonne ménagère. Twitter étant ce qu'il est quand c'est bien, le fake a rapidement été mis à jour. Sophie Gourion a écrit un très bon billet à ce sujet. Je ne vais pas revenir sur le procédé (minable) utilisé par Plan International (que je pensais être une ONG sérieuse mais bon, tout le monde peut se tromper, surtout moi).

Ma colère... Non, ma rage vient d'autre chose. Trois blogueurs (il y en a probablement d'autres mais je n'ai pas trouvé qui), sponsorisés donc par Plan, ont écrit des billets « indignés » dénonçant le blog de cette mère, la stigmatisant et en plaignant cette pauvre Lina. Trois billets identiques quasiment, au mot à mot. Une phrase en particulier m'a fait bondir : chez Papa Blogueur « … alors que font les services sociaux ? », chez C'est Quoi Ce Bruit « Mais que font les services sociaux ?... » et chez Virginie Bichet (billet effacé depuis mais merci la copie d'écran chez Sophie Gourion) « Non mais que font les services de protections (sic!) de l'enfance »... Que c'est facile de basher derrière son écran bien au chaud chez soi ! 
Mon billet n'a pas pour but de parler de la non scolarisation des filles ou des sujets connexes à ce bad buzz. Non. Il concerne les services sociaux et le bashing constant dont ils sont la cible.

vendredi 4 septembre 2015

Il a un nom. Il avait une histoire.

Il est plus d'une heure du matin. C'est le 4 septembre. Mon neveu fête ses 25 ans aujourd'hui. Je ne dors pas. Je n'y arrive pas. A chaque fois que je ferme les yeux, les images d'Aylan tatouées à jamais sous mes paupières m'empêchent de trouver l'apaisement du sommeil. Et avec ces images ma colère. Car je suis en colère depuis 48h.

Depuis que ces photos ont été publiées, j'essaye d'y échapper. J'ai réussi mercredi, j'ai totalement échoué jeudi. Je n'ai pas la télé mais je suis pas mal sur la Toile. Où que j'aille sur le net, d'une manière ou d'une autre, ces images me sont imposées. Leur violence incommensurable m'est balancée en pleine face et j'ai juste à fermer ma gueule. Regarde et tais-toi ! J'ai esquivé Twitter et (re)découvert qu'on pouvait désactiver la fonction « activer les images », Instagram n'a pas échappé non plus à la publication de ces clichés. Je ne vous parle même pas de Facebook. Je pensais naïvement en être protégée. Non, et au contraire même car je ne peux pas désactiver la fonction d'affichage des images, il n'y en a pas. Je ne vais pas me fâcher avec les amis qui aiment ou partagent des articles sur le sujet, photos à l'appui. Sans s'en rendre compte, ou alors ils s'en fichent, ils m'imposent ce choc qui est renouvelé à chaque affichage.

Sauf que ça n'est pas "juste" une photo d'un petit enfant mort noyé en Méditerranée. Il a un nom. Il avait une histoire. Sa famille fuyait la Syrie et l'enfer qui s'y trouve. Cette photo ne nous parle pas de cet enfant, juste de sa mort, tragique.