jeudi 28 novembre 2013

Parts de Vous : Syon

Billet un petit peu particulier aujourd'hui : c'est le centième, oui le 100ème! J'ai hésité un moment. Faire un billet spécial en jouant avec les sens et sonorités du cent sans trop en faire mais finalement non. Quoi de plus chouette, je trouve, que de publier ce beau Parts de Vous. Après tout, ce blog existe aussi grâce à vous...

Vous connaissez le principe, je vous l'ai expliqué . Vous m'avez envoyé des textes tous différents et tous magnifiques. D'ailleurs, ça serait bien d'en envoyer d'autres!! Mon regard se pose sur l'un ou l'autre d'entre vous (ils et elles se reconnaitrons) car je suis dans l'impatience de les lire... Pour les autres : osez que diable! Lancez-vous, écrivez et transmettez le moi!

Aujourd'hui, donc, c'est Syon qui a accepté de partager une Parts de Vous particulière. Elle est plus philosophique et je trouve qu'elle porte à la réflexion. Oui, il nous parle de rires et de larmes, de joies et de peines. Il nous raconte sa manière d'aborder la vie et de comment il a appris à vivre avec ces paradoxes.
Il n'est pas là de manière anonyme, certain-e-s d'entre vous le reconnaitront. Il a accepté que les commentaires soient ouverts et y répondra. Place à ses mots...



« Je ne savoure jamais un grand moment de bonheur dans ma vie sans m'attendre à un grand moment de malheur. A croire que ma vie illustre parfaitement le proverbe malgache qui veut que le "doux se trouve dans l'amer".
Il ne s'agit pas des petits bonheurs épicuriens de la vie mais je parle des grands moments marquants de votre vie : L'obtention du baccalauréat, la demande en mariage, l'enterrement de vie de garçon, le mariage, les naissances ou encore l'anniversaire des 60 ans de votre maman.
Ces grands moments procurent des joies et des bonheurs indescriptibles qui structurent souvent votre vie. Pourtant pour ma part, lorsqu'arrive le jour de la célébration de ces moments souvent tant attendus, dans les jours ou heures qui suivent ou qui précèdent survient toujours une terrible nouvelle : souvent un décès d'un très proche (père, mère, grand-mère, meilleur ami) ou parfois grave accident.
Une part de moi accepte désormais que tous ces moments magiques, magnifiques, importants et emplis de bonheurs ont été accompagnés systématiquement d'un grand malheur.
Celui de mon mariage a sans doute été le plus marquant. J'avais confié à mon père la préparation de mon mariage. Je savais que le plus beau cadeau de la vie que je puisse faire à mon père était de lui donner les clés de cette préparation. Dans cet acte, il y avait des remerciements, de la reconnaissance mais aussi de la fierté. Pendant un an, il s'est attelé sans relâche à préparer minutieusement ce grand moment. Une mort foudroyante l'a emporté quelques jours avant le mariage. Que faire ? Dilemme ? Faire une fête en portant le deuil tout frais de son père alors qu'il s'agit normalement du plus beau jour de votre vie ?
On apprend beaucoup de soi dans ces moments mais surtout, j'ai appris à savourer comme il se doit les moments de bonheur qui n'appartiennent qu'à moi. Je n'ai jamais été épargné par cette dualité dans les faits, désormais, je savoure et je suis préparé au pire... cela fait partie intégrante de moi. »

7 commentaires:

  1. J'aime beaucoup ton introduction !

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  2. C'est une très jolie leçon de vie...

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  3. "Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite, cours-y vite.

    Le bonheur est dans le pré, cours-y vite. Il va filer." Il était très Fort ce Paul.

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    1. J'aime beaucoup le jeu de mot (ou jeu d'expression) !! Oui, j'y cours vite vers le bonheur :-))

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  4. je viens de relire ce beau texte, à la veille d'aller passer le Nouvel An avec mes parents. Ca vient me chercher ce que tu as écrit sur ton père, car très attaché au mien, et très conscient de la fragilité de ce que nous tenons tous pour acquis dans ma famille, soit la présence pour toujours de Papa. Et puis je me dis que mon père a ça de plus sur moi, il sait que ses moments avec nous sont comptés, et je crois que son regard sur les moments que nous partagons est imprégné d'un bonheur d'une grande intensité.

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  5. Merci infiniment Michael pour ton message. Je vois que l'on partage tous les deux un attachement précieux au père.

    "présence pour toujours de papa"... ton expression raisonne fortement en moi car mes meilleurs souvenirs de lui étaient sa présence.
    De son vivant, sans forcément être volubile, il était capable de marquer un beau moment de communion juste par sa présence : un geste, une attitude, un sourire ou une grimace... le tout capable d'exprimer un plaisir, une joie, un bonheur d'être là.
    Comme toi à Noël, j'ai eu la chance, cette année, d'avoir ma mère à mes côtés et je me suis surpris d'avoir remarqué une "présence" soutenue de mon père par les échanges, les joies et les souvenirs que nous avons partagés pendant les fêtes.
    Je pense, au fond de moi, que c'est un peu ça "réussir sa vie"; c'est être capable d'être présent de façon atemporelle pour ceux qu'on aime.

    Tous mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année Michael !

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