Billet un petit peu particulier aujourd'hui : c'est le centième, oui le 100ème! J'ai hésité un moment. Faire un billet spécial en jouant avec les sens et sonorités du cent sans trop en faire mais finalement non. Quoi de plus chouette, je trouve, que de publier ce beau Parts de Vous. Après tout, ce blog existe aussi grâce à vous...
Vous connaissez le principe, je vous l'ai expliqué là. Vous m'avez envoyé des textes tous différents et tous magnifiques. D'ailleurs, ça serait bien d'en envoyer d'autres!! Mon regard se pose sur l'un ou l'autre d'entre vous (ils et elles se reconnaitrons) car je suis dans l'impatience de les lire... Pour les autres : osez que diable! Lancez-vous, écrivez et transmettez le moi!
Aujourd'hui, donc, c'est Syon qui a accepté de partager une Parts de Vous particulière. Elle est plus philosophique et je trouve qu'elle porte à la réflexion. Oui, il nous parle de rires et de larmes, de joies et de peines. Il nous raconte sa manière d'aborder la vie et de comment il a appris à vivre avec ces paradoxes.
Il n'est pas là de manière anonyme, certain-e-s d'entre vous le reconnaitront. Il a accepté que les commentaires soient ouverts et y répondra. Place à ses mots...
« Je
ne savoure jamais un grand moment de bonheur dans ma vie sans
m'attendre à un grand moment de malheur. A croire que ma vie
illustre parfaitement le proverbe malgache qui veut que le "doux
se trouve dans l'amer".
Il
ne s'agit pas des petits bonheurs épicuriens de la vie mais je parle
des grands moments marquants de votre vie : L'obtention du
baccalauréat, la demande en mariage, l'enterrement de vie de garçon,
le mariage, les naissances ou encore l'anniversaire des 60 ans de
votre maman.
Ces
grands moments procurent des joies et des bonheurs indescriptibles
qui structurent souvent votre vie. Pourtant pour ma part,
lorsqu'arrive le jour de la célébration de ces moments souvent tant
attendus, dans les jours ou heures qui suivent ou qui précèdent
survient toujours une terrible nouvelle : souvent un décès d'un
très proche (père, mère, grand-mère, meilleur ami) ou parfois
grave accident.
Une
part de moi accepte désormais que tous ces moments magiques,
magnifiques, importants et emplis de bonheurs ont été accompagnés
systématiquement d'un grand malheur.
Celui
de mon mariage a sans doute été le plus marquant. J'avais confié à
mon père la préparation de mon mariage. Je savais que le plus beau
cadeau de la vie que je puisse faire à mon père était de lui
donner les clés de cette préparation. Dans cet acte, il y avait des
remerciements, de la reconnaissance mais aussi de la fierté. Pendant
un an, il s'est attelé sans relâche à préparer minutieusement ce
grand moment. Une mort foudroyante l'a emporté quelques jours avant
le mariage. Que faire ? Dilemme ? Faire une fête en portant le deuil
tout frais de son père alors qu'il s'agit normalement du plus beau
jour de votre vie ?
On
apprend beaucoup de soi dans ces moments mais surtout, j'ai appris à
savourer comme il se doit les moments de bonheur qui n'appartiennent
qu'à moi. Je n'ai jamais été épargné par cette dualité dans les
faits, désormais, je savoure et je suis préparé au pire... cela
fait partie intégrante de moi. »