« Qu'est-ce
que je t'envie, tu as tellement de chance »... Depuis que j'ai
fait le choix de changer de vie, tu me le dis assez régulièrement.
Oui, j'ai décidé de te tutoyer même si tu es multiples. Au début,
je cherchais à comprendre ce qui te faisait dire ça. « Ah
oui, qu'est-ce que tu veux dire par là ? ». Oui, j'avais
besoin de comprendre ce qui te pousse à me dire ça. « Tu es
libre, tu fais ce que tu veux, t'as une vie rêvée, tu ne rends de
comptes à personne, etc... ».
Tu as raison : je vis dans une région magnifique, dans la petite
maison dont je rêvais. J'ai une qualité de vie incomparable. Je
fais mes choix en fonction de mes envies, de mes besoins aussi. Je
pars en vadrouille régulièrement. J'explore, je prends le temps,
j'apprends et je me nourris de tant choses (et je ne parle pas de
nourriture là, tu vois ce que je veux dire j'espère). C'était
valable avant aussi.
Tu
m'envies ? J'ai tellement de chance ? Tu as raison :
je suis privilégiée. Je ne suis pas isolée. J'ai le soutien de ma
famille, de mes amis. Ils croient en moi, m'encouragent, me
poussent, m'aiment.
Dis-moi,
tu crois que ça m'est tombé tout cuit dans le bec tout ça ?
Et je vais te dire...je n'en peux plus d'entendre ça. Comme si mes
choix et la vie que j'ai aujourd'hui relevaient du miracle, de la
bonne volonté des Bisounours et que ça m'avait été livré sur un
plateau.