"Parts de Vous" : vous connaissez le principe maintenant et je reçois ici et là des textes tous plus vivants les uns que les autres. Car c'est bien de vie, même dans les douleurs, dont il s'agit. D'ailleurs, continuez! Je ne publie rien sans en avoir discuté avec vous en amont. Jamais. Alors risquez-vous, lancez-vous, écrivez!
Aujourd'hui, c'est Sébastien, connu de vous sur Twitter sous le nom de @TIEMBS qui a accepté de partager une part de lui, intime et si à vif.
Je trouve toujours délicat de présenter ou de commenter les mots que vous avez la confiance de me soumettre aux fins de partage. Je vous dirais juste que parfois la vie scarifie l'âme, que il y a des gens qui sont des raclures et que pourtant certaines lumières ne s'éteignent pas et continuent à exister envers et contre tout et tous. Sébastien porte une de ces lumières en lui. Et c'est ce qui m'a tant touchée et que j'admire.
Il a accepté que les commentaires soient ouverts et d'y répondre. Je lui laisse donc la place pour aujourd'hui...
"Un
jour lors d'une réunion de copropriété, un charmant voisin (qui
d'ailleurs habite toujours le quartier) m'a dit : "je ne parle
pas à quelqu'un qui n'aime pas les enfants". C'était en 2001.
Autant vous dire que la fête des voisins m'a toujours donné envie
de gerber. Ce jour-là au lieu de lui foutre mon poing sur la gueule,
j'ai fondu en larmes. Et 12 ans après, j'ai toujours envie de lui
foutre mon poing sur la gueule. Je déteste ressentir ça. Surtout
que son regard sur moi a changé aujourd'hui. Il ne pense plus que je
n'aime pas les enfants, il est à 2 doigts de penser que je les aime
trop. Si vous voyez ce que je veux dire. Un connard de la pire
espèce. Une péripétie de ma vie sans enfants. Et l'ostracisme dont
on peut faire l'objet dans une société où la famille reste le
modèle établi.
Mes
enfants ? Ils auraient entre 15 et 20 ans aujourd'hui. Le plus abouti
d'entre eux c'était un embryon d'à peine deux mois dont le petit
point qui lui servait de cœur s'est arrêté de battre un jour de
septembre 2001. Une grossesse obtenue de haute lutte à coup de "relations sexuelles" avec une éprouvette et de piqûres d'hormones
pour ma femme...
J'ai
prix cher cette année-là. Non seulement la vie avait décidé que
je ne serai jamais papa mais elle avait également décidé que ma
brillante carrière professionnelle allait s'envoler en fumée dans
les 2 ans qui allaient suivre du fait d'un "burn-out". À l'époque
le terme n'était pas à la mode, je n'ai pu mettre un nom sur ce qui
m'arrivait que très longtemps après... Inutile de vous dire, qu'en
plus de tout ça, avec mon joli profil, adopter m'a également été
impossible.
Cette
année-là, c'est toute ma vie qui est devenue stérile.
Alors
depuis j'ai arrêté de grandir et mes meilleurs amis dans mon
quartier ont entre 8 et 12 ans. Ils sonnent à ma porte et me
demandent : "Ta femme, elle veut bien te laisser venir jouer avec
nous ?". J'ai toujours des bonbons pour eux. Mais le connard de la
pire espèce et d'autres sont tapis dans l'ombre. S'ils savaient
combien de fois je me suis substitué aux parents de mon quartier
pour venir en aide à leurs enfants, les aider à faire leurs
devoirs, les protéger de la circulation automobile et d'autres
dangers, les consoler quand ils tombent et pour veiller sur eux comme
s'ils étaient les miens ! Abrutis !
Alors
oui, à la première occasion malsaine, je lui foutrai mon poing sur
la gueule à cet abruti. Qu'il se tienne loin de moi."
Très émouvant Seb.
RépondreSupprimerIl faut beaucoup de courage pour poser cela par écrit.
Tes sentiments sont honorables.
Bon courage.
Thomas
Merci Tom,
SupprimerJe ne pensais pas que mon histoire pouvait émouvoir autant et autant de personnes.
Je suis extrêmement touché par l'attention que Maybe ZeMoon et toi lui avez portée.
Encore merci.
Sébastien
Mes enfants t appelle "dada". Ils aiment te voir arriver, ils parlent de toi....ils t aiment simplement ! Je connaissais l histoire et cette souffrance qui en a découlée. Merci d'avoir été et d être là!
RépondreSupprimerMême ta chienne si elle pouvait parler m'appellerait Dada !! Nous nous sommes vus hier après-midi et tu ne m'as pas dit que tu avais laissé ce bien joli commentaire qui me va droit au cœur. Je suis là et je vous aime aussi. Dada.
RépondreSupprimerMon vieux pote Seb, que je retrouve ici... par hasard ! Moi je suis sûre de savoir ce que porte ton coeur, et je peux aussi te prêter mon poing si le tien ne suffisait pas ! Reste ce que tu es !
RépondreSupprimerJ'ai échangé quelques mots pour la première fois hier, je crois. Le hasard a voulu que je me retrouve sur ce blog un peu tardivement par rapport aux messages précédents. Je ne sais que dire tellement je suis ému Je comprends maintenant la révolte qui t'anime en permanence mais je ne veux pas te limiter à cette douleur. Comme te l'ont dit certains, reste comme tu es et libère cette énergie extraordinaire qui fait ce que tu es! Tu as tous les arguments pour affronter ce connard mais à l'occasion, tu peux compter sur mon poing (il y a 93 kg derrière). Amitiés (si tu les acceptes)
SupprimerJ'accepte et cette main tendue et ton amitié. Plus de 100 kilos derrière les miens (mes poings) !
SupprimerTes mots me touchent infiniment même si effectivement nous ne nous connaissons que depuis peu. Mais peu importe la durée c'est la force du propos qui compte !
PS = Il est galbé comme une limande et il m'évite ;)
Sébastien,
RépondreSupprimerDe tout coeur avec toi. Nous avons fait connaissance il y a peu. Deux ans après avoir publié ce texte, je peux toujours témoigner que tu es quelqu'un de bien. Ne change pas. Bises
Je relis avec émotion ce beau texte. Je n'ai pas changé d'avis. Ceux qui disent, laisse dire. D'autres te connaissent et savent la belle personne que tu es. Bises
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