samedi 18 avril 2015

Et maintenant, je fais quoi?

Au début, je me disais que ça n'était que passager et que j'allais retrouver l'allant nécessaire. Sauf que ça dure, ça dure encore et ça dure toujours.
J'ai perdu l'envie. Ma motivation a disparu je ne sais où. Du coup ça a des répercutions sur tous les aspects de ma vie. Je suis en mode « économie d'énergie » à moins que ce ne soit en mode « préservation du vital ». Que ce soit l'un ou l'autre, j'ai la sensation d'être vidée, de n'avoir plus grand chose comme ressources pour avancer et carrément plus rien à donner. Si j'étais marathonienne, je dirais que je viens de frapper le mur de plein fouet.

Lorsque j'ai repris mes études, je savais que cela serait long. Se lancer dans un bac +5 en cours du soir, forcément ça demande un certain temps. Et donc, année après année, avec la constance de la besogneuse qui veut apprendre un nouveau métier, j'ai validé mes UE* les unes après les autres. Les trois premières années, je faisais ça tout en bossant et elles ont été chouettes! Puis j'ai fait mon burn-out et j'ai démissionné mais même cette année là j'ai validé une UE. Ce qui m'a permis, en fait, de boucler ma licence. Fierté ! Tout ce parcours là, je l'ai fait en Bretagne et même si c'était académiquement exigeant, administrativement parlant je n'ai jamais rencontré de difficultés. On était accompagnés et plutôt bichonnés du coin de l’œil.

Les choses ont commencé à se compliquer lorsque j'ai choisi de poursuivre ma formation à Paris. Administrativement et logistiquement, c'est devenu un cauchemar : site internet pas à jour, impossibilité d'obtenir les infos par téléphone ou par mail donc obligation de se déplacer, dossiers à faire chaque année, agréments, inscriptions et bla et bla et bla. Bref une lutte administrative pour juste avoir le droit d'intégrer les enseignements. Ces deux dernières années, ça a été dur mais j'y trouvais un intérêt, j'apprenais des choses et cela me nourrissait.
Cette année , c'est une lutte constante. Il a fallu que l'on trouve un « terrain » comme ils disent. Et sans terrain pas de validation de l'UE. On travaille en binôme. On a envoyé pas loin de 70 demandes sous formes de courriers, de mails, de démarchage d'entreprises même. On a sollicité des contacts auprès de nos réseaux respectifs, on a relancé, nous sommes allées à des entretiens, on a relancé, écrit, téléphoné. Le temps passait et le stress montait. On se demandait si on devait tenter l'expérience du pigeon voyageur ou des signaux de fumée. On a fini par décrocher ce fichu terrain, avec les dents. Et si je n'ai pas laissé tombé c'est qu'il fallait bien continuer et que je n'étais pas la seule concernée. Que c'était la chose raisonnable à faire.

Parce qu'en fait, j'ai plus envie. Plus envie d'être Gnourynquologue (psychologue du travail pour qui se demande ce qu'est la Gnourynquologie). Je n'ai plus envie de prendre le train constamment et de ne plus savoir certains matins pendant quelques secondes au réveil dans quel lit ni dans quelle ville je suis. Plus envie de ne vivre chez nous qu'à temps partiel. Plus envie de ne plus parvenir à écrire et de me retrouver devant une page blanche incapable d'aligner trois phrases. Plus envie de batailler continuellement parce qu'on est livrés à nous même et qu'on doit se débrouiller. Plus envie d'avoir cet espèce de Goa'uld dans la tête car j'y pense en permanence. J'en ai soupé d'une formation qui est un parcours du combattant. Je ne savais pas que j'étais en guerre et qu'apprendre devait être une longue bataille souffrante. En France, on en est encore à mesurer la valeur de quelque chose à la pénibilité qu'elle a engendré. Du coup, je suis un bon petit soldat mais à force, j'ai perdu le plaisir. Blasée. Je vais avoir un mémoire à écrire et je vais être solo : aucun tutorat, aucun accompagnement, aucune supervision. Démerdez-vous ! Lassée.
J'y suis depuis 2008 et j'en ai jusqu'à décembre 2016 sous réserve que je ne me plante pas en route. Je continue parce que rendue où j'en suis ça serait bête d'arrêter, parce que ma famille et mon compagnon sont investis moralement et matériellement avec moi dans cette aventure galère, parce que pour une fois dans ma vie ça serait bien que j'aille au bout de quelque chose, parce que ça va me donner un Bac +5 et que c'est bien aussi parait-il.
Je ne continue pas parce que j'ai envie, que ça me fait kiffer, que ça m'intéresse ou parce que c'est ce que je veux faire. J'ai perdu tout ça en cours de route et je n'arrive pas à le retrouver.

Alors, si vous avez des suggestions, une boussole, une boule de cristal ou de la poudre de perlimpinpin, je suis preneuse !

* UE = Unité d'Enseignement



3 commentaires:

  1. J'aimerai tellement m'étaler pour partager mon avis... mais je vais faire court finalement :)) Peut-être que cela te redonnera l'envie qu'on en parle autour d'un verre à Montparnasse ;-)))
    D'abord je dirai qu'il n'y a rien de plus normal que de vivre cette phase. Nous sommes tous dotés d'une jauge d'énergie (rien à voir avec l'énergie physique) qui nous aide à réaliser notre projet... Cette énergie a la capacité de s'auto-générer avec le plaisir qu'on éprouve à entamer la longue marche de notre projet.... Mais c'est un cycle... un cycle où cette jauge est au taquet et une autre phase de ce cycle où la jauge se vide et parfois elle ne se remplit plus.
    Ma petite contribution... serait de dire qu'il ne faut pas aller à la recherche de l'envie... ni même de la motivation... mais plutôt de s'interroger sur la notion de ton plaisir.... Parfois, celui-ci a tendance à évoluer mais prendre le temps de s'interroger là dessus aide à retrouver une nouvelle énergie pour finir ce que l'on a commencé... ;-))

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  2. Que dire ? Courage, courage, courage !!

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  3. Tu as trop la tête dans le guidon et tu ne vois plus alentour.
    Tu devrais t'offrir quelques jours de off durant lesquels tu ne travailles pas du tout, tu prends juste le temps d'apprécier de vivre.
    Tu cours après une carotte et tu en oublies combien c'est un jeu amusant, un jeu que tu as choisi dans un but précis.
    La question à te poser : qu'est ce qui te rendra fière dans dix ans d'ici : avoir arrêté au milieu du gué où être allée au bout du parcours ?
    Décroche un peu, apprécie de vivre tout ça et tu reviendras joyeuse !
    :-)

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