Sur Proposition de Fifi, nous avons été 25 (oui, oui : 25) à proposer chacun un mot. Le jeu était de tous les inclure dans un texte... Exercice amusant, pas toujours facile mais que j'ai bien aimé.
Je vous le livre donc. Vous découvrirez les mots des autres complices et qui ils sont en cliquant sur les liens (pour ceux dont je n'ai pas encore les liens ou dont je ne connais pas les mots, le mot est en gras)... Je m'efforcerai de compléter au fur et à mesure que j'aurai les infos et que les billets auront été publiés...
Noël...
Cette période où tout le monde court les magasins, te souhaite de
« bonnes fêtes de fin d'année », décore tout et
partout. Cette période où vert, rouge et blanc sont les couleurs de
rigueur. Cette période que j'abhorre plus que tout.
Il
n'y a pas eu d'exception cette année là. Convoquée à Pôle Emploi
un 23 décembre pour un entretien vide de sens en ce qui me concerne.
Ma situation n'est guère reluisante, il faut bien le reconnaître.
Pas de boulot, aucune perspective et la pauvre conseillère qui ne
sait plus quoi faire pour me faire bouger ! Si je ne prouve pas
ma recherche active d'emploi, la sentence sera sans appel :
suppression de l'allocation chômage. Je sors du bâtiment et allume
une cigarette sur le trottoir avant de replonger dans le tumulte de
la folie du monde. Sur le papier, le constat est catastrophique et
pourtant... En toute logique, je devrais être paniquée. Le paradoxe
est que je ne me suis jamais sentie aussi bien. Il y a un je ne sais
quoi dans l'air, comme un frémissement qui m'enchante.
Je
décide de m'octroyer un après-midi tranquille avant l'apéro
dînatoire prévu avec la tribu. Devant la cheminée, lovée sous une
douce couverture dans cette méridienne moelleuse que j'adore, café et biscottis à portée de main, j'ouvre avec gourmandise
ce bouquin que l'on m'a prêté. Le titre est prometteur « Le
cercle littéraire des amateurs d'épluchures de pomme de terre ». Je m'évade, à l'abri dans mon petit boudoir si personnel.
La
brise tiède venant de la mer fait bruisser les palmes des cocotiers
et le ressac me berce. Il y a cette odeur à nulle autre pareille
faite de sel, de tiaré et de cannelle. J'ouvre les persiennes pour
contempler le spectacle. La plage est recouverte de neige, nimbée de
l'éclat argenté de la pleine lune. Les hibiscus sont en pleine
éclosion et l'effet est flamboyant. Les cristaux de glace que nous
avons accroché aux branches des clémentiniers tintinnabulent dans
les alizées. Et tu es près de moi. Je crois que je n'ai jamais été
aussi bien qu'à cette minute précise. Comme une gosse qui croit aux
contes de fées, je la voudrais perpétuellement imprégnée en moi.
Je
sens tes mains dessiner des arabesques légères sur ma peau. Tu
aimes relier mes grains de beauté du bout de tes doigts pour tracer
ce que tu appelles les constellations du désir. « Tu sais que
la tribu vient dîner ce soir... ? »... Pardon ? La
tribu ? Quelle est donc cette entourloupe ?
Les
tintements des cristaux et chuchotis du vent dans les feuilles sont
remplacés par les notes du concert de Cologne. Les senteurs sucrées
s'effacent au profit du feu et de Fahrenheit. Je m'arrache totalement
désorientée de ce rêve si sensoriel dans lequel j'étais plongée.
Et tu es près de moi. Ta main sur ma joue me raccroche à la
réalité. « Tu dormais si profondément que j'ai eu peine à
te réveiller. Dormir comme ça en pleine journée bouleverse ton
nycthémère et ton rythme circadien, tu sais bien. Tu ne vas pas
réussir à dormir ce soir. Alors ce bouquin ? Au fait, j'ai
acheté du lard comme tu me l'as demandé ». Je le regarde un
peu éberluée, vaguement agacée et totalement attendrie. Mon
scientifique rationnel, ma moitié, mon improbable altérité,
l'homme qui fait battre mon coeur... Je te regarde et les émotions
déferlent. « ils arrivent vers 19h, non ? »
Je
vais vous faire une confidence, si je n'avais pas eu cette fougasse à
faire, je serais bien allée voyager du côté de ces constellations
du désir... Noël sera autre cette année finalement...
Ton histoire m'a emportée sur les rives du rêve, les mots s'enchainent naturellement, hors de toute contrainte. J'aime... comme toujours ;)
RépondreSupprimerComment te remercier de ton soutien constant dans mes errements d'écriture?!... :-)
Supprimerpas besoin hein...
SupprimerWhaaaa bravo..
Supprimertrès joli billet