Le
premier soir dans mon rêve éveillé, je me suis assise sur le bord
de ma petite pelouse, cigarette et bière bien fraiche à la main, à
l'heure où le jour se retire à peine et que le soir s'invite.
Cette
heure que j'adore où le silence monte tranquillement après les
bruits de la vie quotidienne. On entend le bruissement du vol des
oiseaux, le dernier tracteur qui rentre, les conversations
indistinctes de quelques voisins et la mamie du bout de la rue qui
parle à son chien. La lumière est dorée. Le ciel est de ce bleu si
particulier et où commencent à s'accrocher des filaments de
barbapapa. Le monde devient peu à peu immobile. Et ça sent mon
pays... Cette heure là se déguste, à petites secondes et en
douceur.
J'ai écouté le silence, j'ai commencé à respirer, vraiment sans entraves, pour la première fois depuis trop longtemps.
J'ai
eu envie de rire, de danser, de hurler au ciel et à Vénus qui se
levait, d'appeler tout le monde, de ne surtout parler à personne, de
me lover dans l'herbe et de chanter.
J'ai
juste posé ma bière et je me suis allongée. J'ai aussi eu envie de
pleurer, une de ces envies qui vous secoue le bide et vous fait
trembler, une de ces envies qui vous fait vous rouler en boule et
vous blottir au creux de la tendresse de quelqu'un.
Je
ne sais pas pleurer. J'ai oublié comment on fait. C'est pas grave.
Cela fait partie de ces choses que je vais peut-être réapprendre
ici.
J'ai
eu de l'eau dans les yeux. Je les ai ouverts grands et levés un peu
plus encore. J'ai respiré fort et le moment est passé.
Puis
une sensation incroyable s'est installée : je me sentais chez
moi, comme si j'étais rentrée à la maison. Et rien que ça
effaçait tout le reste.
C'était il y a 18 mois tout juste. Je ne savais pas tout
ce qui allait m'arriver. Je ne change aucun des mots écrits alors. Des soirs comme
celui-là mais pas tout à fait, j'en ai eu d'autres depuis. Et il y
en aura encore et encore et...
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