Je
peux être une tête de mule. Une vraie. Pour certaines choses ça
frise l'entêtement aveugle. Après tout, je suis une adulte
responsable qui s'est toujours débrouillée et qui n'a besoin de
personne pour lui dire ce qu'elle a à faire. Et encore moins besoin
de qui que ce soit pour l'aider à faire quoi que ce soit.
Il
se trouve que j'ai engagé mon master avant d'avoir validé ma
licence. Je pouvais le faire et ça n'était pas un problème. Donc,
il y a un an, lorsque j'ai débarqué à Paris pour continuer mon
cursus, j'avais bien en tête que je devrais faire mon dossier de
validation mais que j'avais le temps. J'avais eu la responsable
pédagogique au téléphone qui m'avait expliqué un certain nombre
de choses dont « inscrivez-vous quand même chez nous même si
vos cours sont à Paris, on vous accompagnera pour la licence ».
Oui, vous voyez, outre le dossier administratif pur de validation, il
y a aussi un écrit de l'expérience professionnelle à rendre. On ne
rigole pas avec la Psychologie. C'est du sérieux. Et vu que
GrandSachemGnourynquologue a décrété qu'il allait modifier les
contenus de la licence pour que ce soit encore plus sérieux, il y
avait une échéance.
Donc
madame ResponsablePédago m'encourage fortement à me faire aider
dans mes démarches. Je réponds « oui oui » en pensant
très fort « non non et puis quoi encore, je sais mettre des
croix dans des cases, fournir les photocopies et expliquer ce que je
faisais avant ». Et puis je me dis que j'ai un an et que je
suis laaaaarge !
Paris,
les cours, la découverte de ce qu'est un master, les allers-retours,
le boulot par dessus la tête, les paniques, les potes, la ville, la
campagne... Bref, la vie, l'amour, les vaches. Ça occupe une
existence tout ça.
Le
temps s'échappe à une vitesse folle et la réalité vient frapper à
mon écran d'ordi un matin : date limite de dépôt des dossiers
1er septembre 2013. Oups, me dis-je... Il me reste un mois... J'écris
la fameuse bafouille, en partie. Je commence à mettre des croix dans
les cases et je plonge dans mes cartons d'archives pour retrouver les
justificatifs demandés : diplômes, c'est bon ;
attestations de réussite aux UE, c'est bon ; attestation de
réussite à l'examen de... attestations de réussite... Où est
cette fichue attestation de réussite ? La panique me saisit
d'un seul coup. Pas le coup de flippe non la vraie panique qui fait
trembler les mains qui paralyse et qui met la tête à l'envers. Je
retourne tout et je ne retrouve pas cette fichue attestation dont on
m'avait dit à l'époque qu'il ne serait pas délivré de duplicata.
Je
finis par décrocher mon téléphone et appeler madame
ResponsablePédago, celle d'il y a un an. Qui me renvoie vers
monsieur Jesuislàpourça. Je finis par l'avoir de vive voix et je ne
suis pas fort détendue. Il me dit qu'il entend ma demande et mon
inquiétude, qu'il se renseigne et me rappelle. Ce qu'il fait le
lendemain matin. La bonne nouvelle, c'est qu'ils avaient scanné la
dite attestation à l'époque et il peut donc me l'envoyer par mail.
On discute plus avant du dossier de licence et là « il vous
manque une UE dans votre cursus » ... « que... je... non
non non !!! » … « je ne vois pas votre UE de
Statistiques » soulagement ! J'en suis dispensée ce que
je lui dis. Ça fait depuis le début de ma formation (donc plusieurs
années...) qu'on me dit que je suis dispensée, que non il n'y a
rien à faire et que tout va bien. « Vous avez fait votre
demande VES pour la dispense ? » … « VES ?
Koicéça ? » … Je vous passe les détails de l'échange
avec le très impassible mais néanmoins aidant monsieur
Jesuislàpourça. Au final, j'apprends que j'ai un dossier de 15
pages à compléter pour faire entériner cette dispense d'UE et
qu'il faut verser au dossier, entre autre, les notes obtenues au
diplôme d'éduc' et le programme de formation suivi à l'époque...
« Bonjouuuuuuuuuuur !! Je suis Serval Frayer:-D Ancienne
élève d'il y a presque 20 ans, remember me ?? kikoulol... »
Et bien, j'avais les infos demandées dans la journée. Je n'en suis
pas revenue. Ils ont été supers ! Ah tiens, j'avais besoin
d'un coup de main et ils me l'ont fournis sans délai...
J'ai
aussi un autre document à fournir, pour la licence, et là, ça va
pas être de la tarte parce que je dois le demander à mon ancien
employeur. Mais si voyons, MonAssoDavant... C'est pas gagné.
Monsieur
Jesuislàpourça m'accompagne pas à pas dans mes démarches depuis
le 1er coup de fil. Madame ResponsablePédago lit mon écrit pour me
conseiller s'il y a des modifications à faire afin que mon dossier
ait toutes ses chances. Mes divers dossiers sont en cours de
constitution et presque terminés. Mais rien ne garanti que cela
passera au niveau de Paris. Après tout c'est
GrandSachemGnourynquologue qui statue en commission après examen des
dossiers.
Vous
me direz : pourquoi ne pas avoir sollicité Paris directement et
plus tôt ? C'est simple, Paris a dit dès le début que c'était
à chacun de se débrouiller individuellement et que les profs
n'étaient pas là pour ça.
Si
mon dossier n'est pas validé cette année, il faudra que je passe
une ou deux UE complémentaires. Pas la mer à boire mais du boulot
en plus de celui demandé dans le cadre du Master.
Et
là, je réalise que j'ai reçu une leçon magistrale et cette
fois-ci je ne suis pas prête de l'oublier. A toujours vouloir faire
les choses seule parce que « même pas peur, même pas mal, je
suis une warrieuse », là, j'ai déconné. En grand. En
technicolor 16/9ème.
Si
ResponsablePédago m'a dit tout ce qu'elle m'avait expliqué il y a
un an, ça n'est pas que je n'étais pas capable mais juste que les
dossiers sont complexes et que leur souci est de nous accompagner
pour que cela marche pour nous, pour que l'on réussisse... Et moi,
tête de mule obstinée, j'avais décrété que je n'avais besoin de
rien ni de personne pour avancer. Erreur. Erreur monumentale. Et qui
a des conséquences. Rien de grave mais un peu embêtant quand même.
Si
je les avais sollicités, si j'avais écouté les conseils, si je
n'avais pas été si égocentrée « je peux tout faire toute
seule vous croyez quoi », je n'en serais pas rendue là
aujourd'hui. Si... Si... Si...
Les
choses suivent leur cours et il se passera ce qui doit se passer.
Deux
leçons majeures reçues coup sur coup. La première est que ça
n'est pas une infamie de se faire aider. Si on me l'a proposé c'est
qu'il y avait une raison. Ma licence n'aura pas plus de valeur parce
que je me suis débattue toute seule dans les méandres
administratifs. J'y aurai perdu beaucoup d'énergie, gagné quelques
cheveux blancs supplémentaires et des crises d'acidité stomacale.
Non, ma licence sera validée parce que j'ai passé toutes les UE,
rendu un écrit cohérent et transmis un dossier clair et complet. Il
le sera. Aussi grâce à madame ResponsablePedago et monsieur
Jesuislàpourça. Accepter l'aide proposée...
La
seconde est plus subtile pour moi mais tout aussi importante. Depuis
toujours, je fais confiance à ma « bonne étoile ».
Après tout, je m'en suis toujours sortie même quand c'était à
l'arrache. Donc je pouvais avoir une attitude un peu détachée.
Genre : « boh, ça va s'arranger t'façon ». Terminé
ça ! La situation est aussi ce que j'en fais. J'ai mal préparé
cette échéance, je me suis plantée. Avoir confiance est une chose.
Être dilettante en est une autre. Faire preuve de rigueur a son
utilité...
J'avance,
j'avance... Et j'apprends... Encore et toujours.
À te lire j'ai, à quelques moments, frémi en pensant à certaines paperasses administratives qui m'attendent.
RépondreSupprimerSavoir prendre la main que l'on nous tend....
Je prends bonne de ton expérience comme d'un précieux conseil à appliquer.
Merci! :))
You're welcome... ;-)
SupprimerNe jamais remettre au lendemain tout ce qui implique l'administration sous quelque forme qu'elle soit. J'en ai 2 comme toi à la maison. Procrastination et administration sont dans un bateau ....
RépondreSupprimerj'ai appris ça oui... the hard way
SupprimerTiens, tiens...
RépondreSupprimerNe pas accepter de se faire aider.
Et se la jouer dilettante...
Mais... mais... MAIS... tu parles de moi !!!
;-)
Hope everything will be alright. Fingers crossed!
\o/ welcome to the Club!! ;-))
SupprimerEt merci :-)