La septième minute

C'est lent et chaloupé. Une mélodie entêtante, glissée et heurtée. Un air de jazz au piano qui peu à peu te happe et ne te lâche plus.

Quelques hésitations, quelques langueurs puis à la septième minute et quelques notes, tout semble s'agréger et prend de l'ampleur, de la rondeur et de la grandeur. La mélodie t’attrape les tripes et t'emporte. Après, il suffit de te laisser guider dans les phrases musicales et l'intensité de cette beauté. Mais pour éviter que tu ne perdes pieds, il y a des ruptures de rythme, des moments d'épure et des cassures. Cela ressemble presque à des sauts de réalité. Puis, à nouveau, un peu comme s'il crochetait ton petit doigt avec le sien, il te ramène à lui et tu fais quelques pas musicaux de plus, presque inquiète qu'il ne te laisse aller.

Il en va de la vie du blog comme de ce voyage musical, enfin, en quelque sorte. Vous vous dites que je suis folle ? Peut-être un peu mais pas tant que ça. Et c'est bien de voyage dont il s'agit.

Ouvrir un blog a été comme une plongée dans une telle phrase musicale. Tranquille, lent puis le tempo s'est marqué un peu plus et m'a un peu embarquée.

Je me suis laissée embarquer dans l'écriture et ça c'est une source de plaisir et de stimulation toujours différente et renouvelée. J'écris bien plus que je ne publie, sur tout, et ça fait du bien. J'aime ça.

Je me suis aussi laissée embarquer dans des échanges avec certain(e)s. Des liens faits de pixels et de bits se tissent et s'enrichissent de sourires et de partages.

Là, c'est ma septième minute et quelques notes...

Et je me suis laissée embarquer dans les statistiques...Aaaaah, les stats d'un blog ! Erreur, tu t'es plantée, tu n'aurais jamais du commencer à y mettre le nez !

Faut être honnête, c'est sympa de voir qu'il y a un certain nombre de personnes qui viennent lire mes bafouilles. Certains billets ont même battus des records...Oui mais hahaha ! Mais ma pauvre naïve ! Pire qu'un teletubbie !... Parce que j'ai beau avoir un style qui peut plaire, je doute que 650 personnes (dont pas loin de 500 aux Pays-Bas) aient été intéressées par Miss Papillon... Là, tu demandes à droite à gauche, tu te renseignes (alerte spam?) tu cliques sur les liens dans les stats et les (petites) illusions s'effondrent ! Je me demande encore comment ces deux filles totalement dénudées faisaient pour...haem, bref.

Leçon de blog 101 : il y a des 'bots qui te font coucou (enfin, pas à toi TOI, à ton blog/URL/je sais pas quoi) et il NE FAUT PAS cliquer sur les liens !!!

Là, c'est la cassure dans l'envolée musicale.

L'avantage de ce genre d'épisode c'est qu'il te remet à l'endroit...La saison du melon a beau commencer du côté de Cavaillon, elle n'a pas sa place du côté de Frayer. Non, ma fille, tu n'as pas autant de lecteurs...et en fait, ben c'est pas grave en soi. Le plaisir d'écrire sert de base, tout le reste c'est la crème, les cerises et les entrelacs sur le gâteau.

Là, nos petits doigts se cherchent, avec le sourire, pour reprendre la ligne mélodique.

Et puis, je me suis laissée embarquer à rêver aussi un peu. Il suffit de cliquer sur « participants » dans les stats et le voyage commence. La France est bien représentée, les Pays-bas (mais on ne va pas y revenir), puis la Belgique, la Suisse, l'Angleterre, l'Irlande, l'Espagne, l'Italie, l'Allemagne : bonjour, hello, ola, guten tag, buongiorno !!

Puis on s'éloigne : Canada (hey les Québécois ! Portez haut le Carré Rouge !), USA. : Tu vas tu bien là-bas ? Hi there !

Et puis après, c'est l’étonnement (mais avec ces histoires de 'bot, je doute maintenant) : Russie, Australie, Inde. J'ai même vu passer la Chine, le Brésil, le Sri Lanka, la Serbie, Israël : Привет, howdy, shalom (בונג'אור), bon dia, etc... (mon traducteur ne connait pas un certain nombre de langues, désolée)

Alors, si vous n'êtes pas des 'bots dans ces pays là, faites signe sur le blog ou par mail ou par Twitter mais...faites moi rêver du bout du monde !!

Et si vous êtes de plus proche ou même de tout près, mais faites signe aussi !

A bas les 'bots, vive les personnes qui lisent, qui réagissent, qui aiment ou pas, qui rient, qui vivent quoi !

D'ici là, je retourne à ma lente et mélodique chaloupe...