lundi 25 février 2019

Brève du petit matin

Il y a des moments comme ça où, à 6h du matin, tu lis une soixantaine de signes et où la prise de conscience te percute façon TGV lancé à 300km/h. Ton cœur descend en chute libre dans ton estomac, tu prends un coup de chaud dans le visage et un coup d'arctique dans tout le reste du corps. Ça bourdonne dans tes oreilles et tu as une sensation de flottement, de perte de contact avec ton environnement. C'est là que ce foutu poing de la vie te tord le bide à t'en couper le souffle.
Le klaxon du camion te sort du rien et te reconnecte au réel. 
Ça a juste duré quelques secondes. 
Tu recommences à fonctionner mais quelque chose a changé, c’est déplacé. 
C’est peut-être ton cœur ou ta conscience mais le miroir t’a été tendu. Tu ne peux plus faire comme si de rien n’était. 
Pourtant si. 
Je voudrais pouvoir dire que je vais agir, tracer LA ligne dans le sable, dire « ça suffit » ou que sais-je encore… Mais non. 
Je suis lâche. 
Je remets posément mes œillères, un peu de poudre, un soupçon de rouge à lèvres et mes talons. 
Lève la tête ma fille et dépêche-toi ! Tu vas rater ton train. 
Faisons comme si, comme si de rien n’était… 

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