lundi 23 décembre 2013

A vous...

Chacun met dans cette fin d'année ce qui résonne : ses joies, ses attentes, ses espoirs, ses peines, ses fantômes, son indifférence, son exaspération, son plaisir... Pour certains, c'est une période faste et joyeuse, pour d'autres moins. Pour certains, c'est un moment symbolique fort, pour d'autres cela ne représente pas grand chose.

Personnellement cette fin d'année est bien différente de ce qu'elle a été il y a un an. Je peux y mettre cette année de la joie et de l'espoir, de la vie en fait. Je ne dis pas que j'aime plus cette période que par le passé mais je la vis différemment.

Alors à vous tous et toutes, quels que soient vos sentiments pour ces jours-ci, je vous souhaite de la sérénité et de la légèreté, du plaisir dans l'attente de l'année qui se profile aussi. Portez-vous bien, prenez soin de vous et des vôtres, et riez, riez autant que vous le pouvez car c'est la vie et c'est ce qui permet de résister.

Je vous laisse pour quelques temps... A très vite

mardi 17 décembre 2013

Il faut que je vous parle d'elle...

Il faut que je vous parle d'elle... J'ai tant à dire et pourtant je ne sais comment la raconter. Elle fait partie de ma vie depuis toujours et quand je ne suis pas avec elle, elle est présente à mon esprit. Elle a une place VIP dans mon cœur et sans elle je ne serais probablement pas la femme que je suis aujourd'hui.

43 ans nous séparent et pourtant nous sommes si proches. Elle me connaît par cœur je crois. Mais je ne suis pas sûre que je pourrais en dire autant en ce qui la concerne : elle est si secrète et discrète. Je n'ai vraiment commencé à la connaître qu'il y a vingt ans environ. Avant, ce ne sont que des images et quelques souvenirs. Elle était alors pour moi la voyageuse qui habitait loin et que l'on ne voyait qu'une ou deux fois par an.

vendredi 13 décembre 2013

Parfois

Parfois je voudrais ne jamais arrêter de rire
Parfois je voudrais que l'on me foute la paix
Parfois je voudrais que l'on me cajole, un peu, beaucoup mais pas trop
Parfois je voudrais me regarder le nombril sans me sentir coupable
Parfois je voudrais que le temps s'arrête et ne reparte jamais
Parfois je voudrais que l'on arrête de me dire ce que devrais faire, ce qui est bon pour moi
Parfois je voudrais que tu ne me lâches jamais la main
Parfois je voudrais être le centre du monde
Parfois je voudrais que tu n'essayes pas de me comprendre car tu ne peux pas, me comprendre
Parfois je voudrais ne pas être forte
Parfois je voudrais que l'on arrête de me dire que tout va bien se passer car je suis si forte
Parfois je voudrais que l'on m'entende, pas juste que l'on m'écoute
Parfois je voudrais ne jamais t'avoir connu, mais alors ma vie serait si fade
Parfois je voudrais que tout soit pris en charge
Parfois je voudrais disparaitre
Parfois je voudrais tou-te-s vous serrer fort dans mes bras
Parfois je voudrais t'avoir connu plus tôt
Parfois je voudrais savoir déborder tant pis s'il faut éponger
Parfois je voudrais n'avoir aucune décision à prendre
Parfois je voudrais que l'on ne compte pas sur moi
Parfois je voudrais ne pas être moi
Parfois je voudrais juste pouvoir être moi
Parfois...

mardi 10 décembre 2013

Verveine 2/2

Je devais pouvoir proposer « quelque chose » à Verveine et vite. Oui mais quoi ? Y aller avec elle ne me posait pas de problème mais juridiquement était-ce possible? Forcer la présence de sa mère qui ne croyait vraiment pas sa fille ? Imposer celle du père qui était prêt à sortir son fusil ? La laisser y aller seule ainsi qu'elle l'avait évoqué était hors de question.
Ma grand-mère m'a toujours dit « quand tu ne sais pas, tu demandes ». J'ai donc demandé. J'ai croisé dans les couloirs du tribunal Maitre Christiane, une avocate, connue sur la place pour être d'une part excellente et d'autre part dans la liste des avocats pour les mineurs. En France, et c'est heureux, tout mineur a droit à un avocat et ça ne lui coûte rien. J'avais juste une question pour elle : pouvais-je accompagner Verveine à l'audition chez le juge d'instruction ? En trois phrases, elle a confirmé qu'il fallait plus à Verveine qu'une simple éduc qui l'accompagne.

dimanche 8 décembre 2013

Verveine 1/2

Elle m'arrive à l'épaule. Habillée comme un sac, vaguement gothique. Des cheveux en rideaux qui ne laissent pas voir grand chose de son visage. Ses mains sont abîmées. Ses ongles rongés au sang. Dans cette pièce de cette maison où nous sommes tous assis autour de la table, elle paraît ne pas se sentir concernée. Il y a sa mère, folle pour dire les choses simplement et dont les paroles révèlent qu'elle habite un monde à part, accessible par personne d'autre à part elle. Il y a la sœur aînée, tout juste majeure qui est en formation. Le frère, au collège et qui fait n'importe quoi. Il va si mal qu'il n'a pas mis les pieds au collège depuis des semaines. C'est ce qui a, entre autre, déclenché le signalement et la mise en place de notre intervention. Et il y Elle... un peu plus de 16 ans, lycéenne en 1ère scientifique. Une heure de trajet le matin, une heure de trajet le soir. Un bulletin brillant. Mutique... Enfin, ce jour là.